Super'fill
Choisir la facilité afin de ne plus s'enfermer sur soi à penser, à méditer sur des artefacts qui n'ont que peu d'intérêt et qui n'arrangeront, et ne changeront rien. Étouffants et mis à découverts, ils révèlent un être puéril qui n'a pourtant que faire des enfantillages et qui pourtant s'y atèle.
Et comme un décor, elle observe. Elle les observe. Le regard perdu dans un noir incommensurable comme s'il engloutissait tout de sa vision, la mâchoire crispée s'efforçant à sourire, elle reste béate devant un spectacle dans lequel aucune intervention n'est recommandée, ni envisageable à son stade. Et pourtant abrutie face à la peur de ce qu'il est, ainsi qu'éprise d'un dégoût soudain, elle garde le sourire. Il n'y a rien, alors quoi bon essayer de comprendre.
Il n'y a rien, alors à quoi bon ? La superficialité n'est que temporaire, une égratignure et elle ne vaut plus rien, et pourtant elle est ce que l'on montre et ce que l'on exploite en premier, par manque de temps, manque d'envie, envie de facilité. Elle n'est que coque qui tend à protéger son for intérieur si écoeurant soit-il. Mais mise à jour, elle perd de son intérêt, encore faut-il creuser et chercher le faux. Ce que peu prennent le temps d’effectuer. Manque d'intérêt.
Elle pourrait s'attarder à l'ouvrir et la mettre à jour si elle pouvait, pour que tous sachent, afin de trouver une erreur à ce joli masque. A quoi bon découvrir des secrets enfouis, des réponses, des conséquences. Cette recherche n'aboutit pas, et ne peut être complète.
Mais elle ne peut se résoudre à croire qu'une seule enveloppe charnelle peut se voir être attrayante sans arrières pensées. Elle cherche. Et, même après des années qui peut se dire connaître son proche ? De ses pensées, seules celles qui attirent, celles qui auront un impact, celles qui nous valorisent, seront mises à jour. Consciente de son être, de l'image à renvoyer. Mais alors qui est vrai. Qu'un tissu de bonnes impressions, et oui, tout est dans l'intérêt de se faire aimer. Et n'est ce pas 'ça' l'intérêt de la vie…
Étourdie elle enfonce son séant dans le moelleux lit, au titre de décor animé. Et elle observe.
Et à cet instant, pourquoi donc devrait-on réfléchir à la véracité des dires de l'autre ? L’intérêt n'est que moindre, un passe temps qui est comblé par des mots agencés, des anecdotes dépourvues de sens. Et pourtant, elle aurait aimé à les raconter si cela avait été possible. Idiote.
Puis elle s'oublie, comme passé dans une autre dimension, oubliant les personnes présentes, s'évadant afin de ne pas laisser transparaître les sentiments de pseudo-jalouie qui l'enfouissent. Et telle une créatrice elle reconstruit la scène à sa guise, déformant la réalité si regrettable en une situation tournant à son avantage.
Peut lui importe, la conviction n'est qu'à deux pas de l'action. Et pourtant elle reste bloquée.
« Ne le touche pas, crie t-elle dans sa gorge. » Ne regarde pas avec tes yeux perfides qui puent le sexe. Trace ta route, soit l’amante ou l’amie. Le monopole, oui. C’est tellement plus enviable n’est-ce pas ? Ce qu’ils aiment, c’est l’image. Pourquoi rend-tu la tienne de même ? Tu as compris comment être toi, au moins.
Seul un tente de la réveiller de ce rêve imagé, la ramener à la réalité, à la surface, elle, plongeant dans l'incompréhensible. Mais peut importe, l'esprit déjà ailleurs, lui seul peut en décider. Mais rien n'y fait. Au revoir et bonne nuit…
Et pourtant, Elle ne veut rien. Ni ces chaînes d’unions qui rendent l’imprécis acquis, ni cette exclusivité hypocrite dont la bave de la trahison coule subitement, sans mots.
Elle taira, de surcroît, un sentiment qu’elle n’est pas capable d’assumer pleinement s’il se voyait révélé. Et pourtant trop seule d’être seule, elle ne supporte plus l’absence de présence.
[J'ai mal au ventre... Sûrement lié au fait d'avoir avalé mon piercing... -_-]